Il n’y a actuellement pas de dispositif de repérage de l’illettrisme des personnes détenues non francophones, en France. Nonobstant, le simple fait de savoir lire et écrire un formulaire, est prix parfois comment un indicateur d’une bonne maitrise de la lecture et l’écriture.
Mais l’illettrisme est un phénomène complexe. Les causes sont multiples, mais il y a des différences entre les problèmes d’accès à l’écrit selon les pays. En Europe, le taux d’illettrisme est plus faible, cependant, la ruralité, la pauvreté et le manque de développement du système éducatif, est plus important parmi la population des pays d’origine de nos bénéficiaires. Ces différences se reflètent dans le pourcentage de population touché par l’illettrisme.
Aujourd’hui la tendance dominante est d’associer l’analphabétisme fonctionnel avec au moins quatre ans de scolarité. Pourtant, la CEPAL (Commission économique pour l’Amérique Latine et le Caraïbe) a affirmé depuis longtemps, qu’il faut au moins avoir 12 ans de scolarité pour que le niveau d’alphabétisme atteint soit ‘fonctionnel’ et puisse avoir une différence dans la vie des personnes.
Dans le cas de nos bénéficiaires, le simple fait de remplir un formulaire ou les années de scolarité, ne sont pas des indicateurs du niveau de lettrisme, car il faut tenir en compte aussi la qualité de l’enseignement reçu et le contexte d’accès à la lecture dans le pays d’origine, à l’heure de mesurer les compétences réelles de lecture et d’écriture.
Malgré la persistance d’une dichotomie traditionnelle d’analphabétisme absolu ou fonctionnel, l’alphabétisation se reconnaît aujourd’hui amplement comme un continuum, avec de divers niveaux de domaine de la langue et de la culture écrite, dans ses divers formats et supports.
PARIS 8 – Département d’espagnol
Notre action de lutte contre l’illettrisme est menée avec le soutien du département d’Espagnol de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint Denis.
Depuis trois ans les étudiants d’espagnol interviennent à la Maison d’Arrêt de Villepinte. Notre association valide leurs stages que se déroulent entre janvier et juin. Sa participation est enthousiaste, et très bien reçue par les bénéficiaires du projet. Les étudiants aussi montrent leur satisfaction vis-à-vis de l’action développé, et l’expérience est recensée comme très positive, du point de vue de l’intervention sur le terrain et de la pratique pédagogique.
Nous souhaitons élargir la participation à notre projet aux étudiants hispanophones de Paris 8, qui souhaiteront intervenir à la Maison d’Arrêt de Villepinte à partir d’octobre 2015.
Fondation M6 – Bourse de formation
Pour vivre en prison il faut au moins entre 150€ et 200€ mois. Les produits de toilette, le petit-déjeuner, la télé et le frigo, le tabac, les produits pour nettoyer la cellule, tout doit être acheté à la prison.
Les personnes inscrites à l’activité PRIMAVERA n’ont pas des ressources, c’est pourquoi elles sont sensées de toucher une aide de la part de la Maison d’Arrêt, d’un montant de 20€ mois.
La Fondation M6 finance environ 20 bourses d’enseignement aux personnes qui suivent notre activité, à raison de 30€ mois, afin de les aider à faire face aux difficultés financières, et de leur permettre de s’engager avec sérénité pendant la durée de l’activité de lutte contre l’illettrisme.