Améliorer les compétences de lecture d’écriture et de calcule des personnes détenues avec un faible niveau scolaire, est le meilleur moyen de faciliter sa réinsertion dans la vie sociale et professionnelle.
Les difficultés avec la langue écrite sont rapidement repérées dès l’arrivée en détention, étant donné l’impératif de communiquer par écrit en prison.
En France, selon le Ministère de la Justice, seulement 1,4 % des personnes détenues suivent des études supérieures. En revanche, la majorité de l’enseignement en prison (jusqu’à 63 %) concerne les formations de base : lutte contre illettrisme, alphabétisation, ou la remise à niveau.
Ces statistiques sont valables aussi pour les personnes étrangères inscrites au Projet Primavera, concernées par l’illettrisme, car très rarement nous avons lien avec des personnes qui suivent des études supérieures.
Illettrisme ou analphabétisme fonctionnel.
L’alphabétisation (fonctionnelle) est devenue en France “la lutte contre l’illettrisme”, depuis 1984. Selon la définition de l’ANCIL (Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme) :
« On parle d’illettrisme pour des personnes qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante ».
La définition de « l’analphabétisme fonctionnel » adoptée par l’UNESCO en 1978 et toujours en vigueur, a été adopté par la plus part des pays d’origine des bénéficiaires du projet :
« Une personne est analphabète du point de vue fonctionnel si elle ne peut se livrer à toutes les activités qui requièrent l’alphabétisme aux fins d’un fonctionnement efficace de son groupe ou de sa communauté et aussi pour lui permettre de continuer d’utiliser la lecture, l’écriture et le calcul pour son propre développement et celui de la communauté ».
Dans la pratique, il nous est nécessaire d’utiliser les deux définitions. Parler d’illettrisme nous permet d’expliquer en France le but de notre travail. Néanmoins, la sélection de nos bénéficiaires et les activités développées en salle de classe, se rapprochant plus des critères concernant la réalité des difficultés d’accès à la lecture, l’écriture et le calcul, dans un contexte des pays en développement.